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La nuit du petit chaperon

Avant moi, petit chaperon, tu n'avais croisé que des hommes domestiqués, des chats, des chiens, des coqs, des chevaux. Tendres, doux, protecteurs, bravaches. Mais tu avais su éviter les loups sauvages, en restant loin des bois où ils rôdent, peut-être en leur assénant un coup de bâton sur le nez dès qu'ils montraient les crocs.

Jusqu'à moi.

Pourquoi moi et pas un autre ? Parce que j'ai su franchir tes barrières, rapidement, mais sans violence ? Parce que tu as été prise de frissons dès que mes dents se sont pressées contre ta peau ? Parce que la façon même dont je t'embrassais, dont je te serrais contre moi, dont je m'imposais en douceur était inédite et fascinante ?

Quoi qu'il en soit, je t'ai senti fébrile, partagée entre le plaisir et la peur de ces nouvelles sensations. J'ai très bien senti l'ambiguïté de tes réactions, entre ton esprit qui te disait "Mais c'est un loup, que'est-ce que tu fais avec un loup ? Cours !" et ton corps frémissant, qui, lui, comprenait très bien ce que tu faisais ici et voulait que tu restes.

Pour mieux t'apprivoiser, il m'a fallu retenir mes instincts animaux, mordiller plutôt que mordre, érafler plutôt que griffer, guider plutôt que soumettre... Être à ton écoute, peut-être plus encore que tu ne l'étais toi-même. Attiser ta curiosité et calmer tes angoisses, pour mieux te dévorer tout crue.

Savoir que je corrompais un innocent petit chaperon, que j'étais le premier, est un puissant aphrodisiaque. As-tu aimé cela autant que moi ? Tes gémissements me font penser que oui. Ton envie que cette nuit ne soit que la première d'une exploration plus approfondie me conforte dans cette idée.

À bientôt, petit chaperon...

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