L'année 2014 commence, et avec elle la résolution d'écrire un peu plus souvent sur mon blog. Il m'est justement venu une réflexion en observant ma propre réaction face à un groupe d'amants et d'amis ...
Mais d'abord, parlons de la Légion des Super-Héros. Ces personnages sont nés entre les pages du comics Superboy dans les années 60. Trois au départ, leur effectif a rapidement augmenté jusqu'à une bonne cinquantaine. Loin de la légion romaine, certes, mais tout de même difficile à assimiler pour un nouveau lecteur. Surtout quand on découvre la série dans les années 90, en plein milieu d'une histoire.
Voyez-vous, pendant des décennies, les auteurs de comics à suivre faisaient bien attention à présenter leurs personnages dans chaque numéro, en citant leur pseudonyme et en rappelant leurs pouvoirs. L'un d'eux, je crois que c'est Stan Lee, avait l'habitude de dire : "chaque épisode est le premier pour quelqu'un". Mais cet usage a été abandonné en même temps que les comics perdaient en popularité et devenait un loisir de geek plutôt qu'une lecture d'enfants.
Donc, non seulement, je suis tombé sur la Légion in media res, sans résumé ni présentation, mais en plus les personnages utilisaient indifféremment leurs pseudonymes de super-héros, leurs prénoms ou leurs noms de famille. Ainsi, leurs discussions ont longtemps eu un air de private joke, jusqu'à ce que je raccroche les wagons et que j'établisse la liste de leurs doubles identités.
Autre point délicat, les scénaristes n'hésitaient pas à puiser dans la longue histoire des personnages, là aussi en faisant confiance à la mémoire des lecteurs. Or, n'ayant pas cette connaissance, je devais la déduire de sous-entendus ou de regards échangés. Apprendre que tel super-héros est en couple avec tel super-héroïne, que tels autres sont séparés, que celui-ci a changé de nom ou de pouvoirs dix ans auparavant, etc.
Et c'est en partie ce qui rendait la lecture de la Légion passionnante. Reconstruire une mythologie à partir de fragments, ça me botte.
Quel est le rapport avec la sexualité de groupe ? Eh bien, imaginez que l'on vous présente un groupe d'amis et d'amants ayant déjà une riche histoire sexuelle et sentimentale, comme c'est fréquent dans les milieux polyamoureux, libertins et BDSM. Vous serez exactement dans la même situation que moi face au numéro 21 de la Légion... Vous aurez une liste de prénoms, mais pas les pseudonymes qui vont avec, ou le contraire. Vous pourrez discuter une heure ou une semaine avec quelqu'un avant de vous rendre compte que vous le connaissiez déjà en ligne sous une autre identité. Vous ne saurez pas qui est en couple avec qui, qui est l'ex de qui, pourquoi ces deux là ne se parlent plus, ou pourquoi la mention de mangues ou de tennis fait rire ces trois-là et pas les autres. Vous ne saurez pas par quel bout démêler tout ça...
Et puis, avant de vous en rendre compte, vous ferez partie de l'histoire à votre tour !
Mais d'abord, parlons de la Légion des Super-Héros. Ces personnages sont nés entre les pages du comics Superboy dans les années 60. Trois au départ, leur effectif a rapidement augmenté jusqu'à une bonne cinquantaine. Loin de la légion romaine, certes, mais tout de même difficile à assimiler pour un nouveau lecteur. Surtout quand on découvre la série dans les années 90, en plein milieu d'une histoire.
Donc, non seulement, je suis tombé sur la Légion in media res, sans résumé ni présentation, mais en plus les personnages utilisaient indifféremment leurs pseudonymes de super-héros, leurs prénoms ou leurs noms de famille. Ainsi, leurs discussions ont longtemps eu un air de private joke, jusqu'à ce que je raccroche les wagons et que j'établisse la liste de leurs doubles identités.
Autre point délicat, les scénaristes n'hésitaient pas à puiser dans la longue histoire des personnages, là aussi en faisant confiance à la mémoire des lecteurs. Or, n'ayant pas cette connaissance, je devais la déduire de sous-entendus ou de regards échangés. Apprendre que tel super-héros est en couple avec tel super-héroïne, que tels autres sont séparés, que celui-ci a changé de nom ou de pouvoirs dix ans auparavant, etc.
Et c'est en partie ce qui rendait la lecture de la Légion passionnante. Reconstruire une mythologie à partir de fragments, ça me botte.
Quel est le rapport avec la sexualité de groupe ? Eh bien, imaginez que l'on vous présente un groupe d'amis et d'amants ayant déjà une riche histoire sexuelle et sentimentale, comme c'est fréquent dans les milieux polyamoureux, libertins et BDSM. Vous serez exactement dans la même situation que moi face au numéro 21 de la Légion... Vous aurez une liste de prénoms, mais pas les pseudonymes qui vont avec, ou le contraire. Vous pourrez discuter une heure ou une semaine avec quelqu'un avant de vous rendre compte que vous le connaissiez déjà en ligne sous une autre identité. Vous ne saurez pas qui est en couple avec qui, qui est l'ex de qui, pourquoi ces deux là ne se parlent plus, ou pourquoi la mention de mangues ou de tennis fait rire ces trois-là et pas les autres. Vous ne saurez pas par quel bout démêler tout ça...
Et puis, avant de vous en rendre compte, vous ferez partie de l'histoire à votre tour !
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